Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, le premier livre féministe du XIXe siècle ?

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Chronique littéraire 24 heures de la vie d'une femme par Mally's Books - Mélissa Pontéry

Reconnu pour la délicatesse et la précision de ses descriptions, Stefan Zweig livre avec Vingt-quatre heures de la vie d’une femme un étonnant voyage au cœur des secrets les plus intimes des Ladys du XIXe.
Avec finesse, l’auteur décortique les sentiments humains, et les confronte au regard assassin de la morale. Une nouvelle étonnante.  

La quatrième de couverture…  

Scandale dans une pension de famille « comme il faut », sur la Côte d’Azur du début du siècle : Mme Henriette, la femme d’un des clients, s’est enfuie avec un jeune homme qui pourtant n’avait passé là qu’une journée… Seul le narrateur tente de comprendre cette « créature sans moralité », avec l’aide inattendue d’une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez elle.  

Le premier récit féministe de l’époque ?  

De prime abord, la passion puritaine contée par Stefan Zweig peut aujourd’hui nous paraître désuète. Qui s’offusquerait de nos jours d’un crush d’une cougar sur un vingtenaire désargenté, mais au physique parfait ? Reculons plus d’un siècle en arrière, qu’elle femme aurait osé, ne serait-ce qu’effleurer la main d’un homme autre que le sien ?

On pourra peut-être reprocher à Vingt-quatre heures de la vie d’une femme d’avoir mal vieilli sur la forme, pourtant fond, la description des sentiments fiévreux qui anime cette jeune veuve reste tout à fait à propos. Et c’est bien cela, la magie Zweig : la précision des mots et des détails qui dévoile toute la sensibilité des êtres humains.

La rencontre entre cette femme rêveuse et ce joueur accro révèle un questionnement psychologique profond sur les questions d’intégrité, de dignité, mais aussi de naïveté. Sans jamais opérer de jugement, l’auteur tire les fils de l’amour et de la fatalité, qui s’opposent et s’entremêlent. Il souligne à quel point un épisode, parfois banal, peut marquer tout une vie.

On notera l’originalité de la narration du point de vue masculin, sur une histoire de vie féminine. Zweig serait-il le premier homme à avoir réellement essayé de comprendre les femmes ?  
 

Pour résumer…  

Dans Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, Stefan Zweig se plonge au cœur une passion foudroyante, aussi incorrecte qu’éphémère.

Avec une grande simplicité, un fait d’état des lieux des mœurs, des faits et gestes librement commentés par la société. On aurait aimé des émotions plus incandescentes, mais en 1925, date de sortie du livre, la morale est encore omniprésente. Cette nouvelle reste un incontournable, un livre très féministe pour l'époque.  


Ma note…  

14/20  

160 p. Le Livre de Poche, 4,00 €

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